Charlie...

Charlie est malade. Il a le cancer et va partir. Comme Hélène, Jean-Claude, Jules, Marie-Claire et Simone qui sont partis avant lui. Ils étaient dix. Ils sont maintenant cinq. Ils ne seront bientôt que quatre.

Charlie a mal. Puisse la vie lui être douce et indulgente. Puisse la vie lui laisser le temps de voir tout son monde et le laisser partir à point.

Charlie, c'est mon gros nounours de 65 ans. Un violoniste (et violoneux) hors pair. Un être extrêmement charismatique dont les femmes sont folles. Moi incluse.

Charlie me rappelle mon père. Sa façon de parler et de regarder les gens. Sa voix... Ce doit être pour ça que ça me fait aussi mal. Comme si la cicatrice laissée par le départ de mon papa venait de rouvrir...

Charlie a trois beaux grands "garçons" : Serge, Jean-Philippe et Marc-André. Je me sens loin et si près d'eux tout à la fois... Puissent-ils trouver l'énergie nécessaire pour avancer dans cette épreuve... Ils en auront besoin.

Papa, promets-moi une chose : promets-moi de venir le chercher au bon moment, c'est-à-dire ni trop tôt ni trop tard. Vous prendrez le train... Tu le laisseras conduire. Il le conduit si bien, le train. Vous ferez un gros "jam" pour l'accueillir en "haut" : Hélène et Simone au chant, Jean-Claude au violon, Marie-Claire au piano et toi à la guitare. Vous ferez trembler les murs. Comme vous avez toujours su si bien le faire. Essayez de jouer assez fort pour qu'on vous entende.

Charlie, je t'aime fort. C'est une partie de moi qui partira avec toi...

Je t'embrasse et je te dis à bientôt, un jour... Salue bien tout le beau monde de ma part.

Martine à Jules -xxxx-